La Valse des Souvenirs, Audrey Martinez

Pour la sortie de La Valse des Souvenirs, j’ai proposé à Audrey de faire une chronique de son roman. Intriguée par l’auteure et par un nouvel univers, je me suis lancée dans cette lecture.

Un roman auto-édité

   La Valse des Souvenirs est le troisième roman publié en auto-édition d’Audrey Martinez, sorti mercredi dernier sur Amazon. C’est avec plaisir que je me suis lancée dans la lecture d’un roman qui sort du circuit habituel des maisons d’éditions. Je ne connaissais pas l’univers d’Audrey, son style ni sa manière d’aborder le monde à travers sa plume. J’ai été agréablement surprise de découvrir une plume qui peut se démarquer et qui détient une qualité que je n’attendais pas forcément.

MON AVIS : ★★(★)☆☆

      Premier mystère : le prologue. Une petite fille prend la parole et raconte son histoire. Pourtant, les pages suivantes n’évoquent aucun enfant, ni famille, ni couple uni. Une première question se pose au lecteur, puis une autre s’ensuit : qui est cet enfant ? Quel est ce mystère qui l’entoure ? Il faut poursuivre sa lecture pour comprendre l’histoire de ce personnage si mystérieux, absent et tout à la fois omniprésent dans le roman. Audrey nous raconte l’histoire d’une famille brisée, d’un amour si fort mais dont le lien n’a pu résister à la catastrophe.

Deux personnages bouleversés, pas assez bouleversants

    Deux vies sans aucun sens. Deux vies dont l’existence semble vaine. Ils se laissent aller mais ne vibrent pas de leur quotidien. Allie et Adam se dévoilent au fur et à mesure des chapitres. On comprend qu’un événement terrible leur est arrivé. Le suspens est tenu jusqu’à la moitié du roman. Quelques indices sont donnés au fil des pages mais le mystère reste présent. Le roman met l’accent sur les émotions et les sentiments des personnages. Il oscille entre le drame et la romance, la tristesse du présent et la nostalgie d’un passé heureux. Audrey nous fait le récit d’une histoire touchante, émouvante par la quête des personnages à retrouver un semblant de bonheur et l’espoir d’abandonner un jour le poids de leur douleur. Allie et Adam, deux âmes perdues et séparées l’une de l’autre, guérissent peu à peu de leur blessure.

Malgré le point de vue interne, les personnages ne sont pas approfondis jusqu’au bout, comme si décrire leur intériorité suffisait à les connaître. Or, j’ai le sentiment de ne pas avoir pu m’y attacher. Je me suis identifiée à leur histoire, eu de la compassion pour leur peine mais jamais je n’ai pu les considérer comme des amis que j’aurais aimé consoler. Les faire réfléchir sur chacune des émotions qu’ils ressentent m’a paru un peu excessif. Limiter l’introspection et privilégier le psycho-récit aurait pu rendre les personnages plus profonds, moins lisses. Mais les thématiques sont abordées d’une telle manière que les sentiments des personnages paraissent authentiques et justes. La peine, le deuil, la trahison, le mélange de ressentiment et d’amour qui mène à la haine sont décrits avec une justesse étonnante.

Le suspens dans la narration

     La narration alterne les points de vue d’Allie et d’Adam. On découvre de cette manière l’histoire personnelle de chacun et leur manière d’aborder un passé commun. La perte de mémoire d’Adam permet au lecteur de découvrir en même temps que le personnage des éléments de son passé. Allie, elle, garde le secret et reste dans le déni de sa situation. Alterner les deux points de vue est une très bonne idée pour développer le récit et construire une intrigue plus solide. Cela permet aussi de ralentir l’action et d’accroître le suspens face à une révélation qui devra attendre un chapitre pour être abordée plus en détails. Certains personnages interviennent aussi lors de courts chapitres. Ces interventions n’étaient pas forcément utiles parce que l’auteure a suffisamment décrit leurs comportements dans les passages précédents. La qualité d’écriture retranscrit une émotion, une affinité et des sentiments qui n’ont plus besoin d’être précisés ensuite.

Une plume délicate

      Peu familière des romans contemporains français, j’ai été surprise par la qualité du texte. La plume d’Audrey surprend par son vocabulaire varié et son style simple, concis mais agréable à lire. La lecture est fluide, les pages s’enchaînent rapidement. Malgré quelques fautes de langage, la grammaire est maîtrisée, le vocabulaire est travaillé. L’auteure manie la langue française avec rigueur. Elle a voulu apporter à son texte une qualité littéraire qui n’est pas toujours présente dans les romans contemporains. Mais parfois, ce soin des mots est trop exacerbé : certains passages qui nécessitent un registre plus familier, sont trop  » littéraires  » et le style devrait être un peu plus allégé. De même, à force de maintenir le suspens, certaines expressions sont trop récurrentes dans le roman. Elles sont sûrement répétées à chaque chapitre. Ce suspens concerne un élément central du roman qui, évidement, ne peut être révélé trop rapidement. Toutefois, varier les expressions, la manière d’aborder le sujet, utiliser des synonymes ou révéler implicitement certains détails auraient pu être des solutions pour maintenir une bonne construction du suspens. Exceptés ces quelques détails, la plume d’Audrey regorge d’une richesse qui mérite d’être exploitée.

CONCLUSION

     Audrey Martinez nous offre une belle histoire d’amour qui fend le coeur. Nos deux âmes soeurs souffrent d’une douleur insupportable mais qui pourtant, les unit jusqu’au sang. Les souvenirs s’emmêlent, les découvertes s’enchaînent et ce tourbillon de douleur entraîne le couple dans une valse d’amour.

Livre disponible sur Amazon.

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